Galerie Malingue, Paris
Maurice Denis, Au temps des Nabis
1946. Le petit Daniel Malingue, actuel directeur de la galerie du même nom, se voit offrir un objet qui joua un rôle essentiel dans sa vie : son père lui donne un petit paysage de Maurice Denis, le Port du Pecque (première pensée) peint vers 1896.
2015. Daniel et Eléonore Malingue rendent hommage à cette rencontre avec l’œuvre du « Nabi aux belles icônes » en présentant près de vint-sept toiles réalisées entre 1888 et 1898, soit les dix premières années de sa création. C’est à cette même période que le jeune peintre prône le célèbre mot d’ordre suivant : « Se rappeler qu'un tableau - avant d'être un cheval de bataille, une femme nue, ou une quelconque anecdote - est essentiellement une surface place recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ».
Un constat déclenché après avoir découvert Le Talisman, une petite huile sur toile réalisée par Paul Sérusier sous la dictée de Paul Gauguin en 1888. Ici, point de rendu illusionniste d’un paysage mais bien une sensation visuelle telle qu’on la ressentirait face aux couleurs de la nature… Déclic ! Maurice Denis y voit le manifeste d’une peinture libérée de tout objectif purement figuratif au profit de l’essence même d’un tableau[...]